Aurore Boreal

0 Comments

Tome 1 de la Trilogie Aurore Boréal – sortie en décembre 2004

En 1950, au plus fort de l’apartheid, Isabel Kruger naît dans une famille de la grande bourgeoisie sud africaine. Dès son adolescence, elle s’investit dans l’aide aux plus démunis et le soutien à ceux qui souffrent dans leur chair. C’est le début d’une vocation qui lui fera entreprendre des études de médecine. Au cours de stages en milieu carcéral, elle a la chance de croiser Nelson Mandela. La paix intérieure qui semble l’animer et sa détermination à ramener son pays sur la voie de l’égalité des races la subjuguent et l’interpellent.
Pensant que la jeunesse est une période où les idéaux enflamment les coeurs et les esprits, elle décide de fonder un laboratoire dont l’une des finalités est de ralentir le vieillissement de l’organisme. Celui-ci prend le nom de « Boréal ».

Après des années de travail acharné, sa société est devenue une multinationale de la beauté. Malgré cette formidable réussite, un constat la désole : elle n’a toujours rien trouvé qui puisse vraiment changer le sort des millions de personnes qui souffrent de maladie et de vieillissement.

Fatiguée, elle décide de s’accorder une dizaine de jours de vacances dans une station de ski des Alpes Françaises. Une balade en montagne et la rencontre de l’homme de sa vie va changer le cours de son existence. A partir d’une intuition géniale, elle va développer une technologie qui fera faire à la médecine un pas de géant. C’est l’aventure du projet « Aurore ».

Cette découverte va également lui permettre de ralentir l’horloge biologique que tout être humain possède au plus profond de son cerveau.

Consciente des bouleversements que cette invention peut induire sur une terre déjà en proie à une relative surpopulation, à la famine et aux luttes d’intérêts pour la domination des plus faibles, Isabel va fonder une sorte de société secrète destinée à la protéger de tout détournement de sa raison d’être. Composé de sages et de personnalités qui se sont illustrés dans la lutte contre les inégalités, cet aréopage va octroyer des «passeports pour la stabilité temporelle » à ceux et à celles qui ont un projet susceptible d’améliorer le sort de l’humanité.

Cette démarche sera encadrée par une charte éthique suffisamment stricte pour éviter les débordements car Isabel ne veut en aucun cas pouvoir être taxée de racisme ou d’eugénisme.

Mais Isabel voit plus loin.

Si, un jour, son invention peut être dévoilée sans risque pour la paix et l’économie de la planète, elle redoute que l’accroissement général de la durée de vie ne surpeuple la Terre de façon dramatique.

Elle échafaude alors un projet insensé : trouver une planète ayant des caractéristiques voisines de celle de la Terre et y installer une première colonie terrestre. Celle-ci servirait de laboratoire à une société empreinte d’harmonie et de conscience cosmique. Elle serait ainsi le premier maillon d’une colonisation pacifique de l’univers.

En 2018, sa démarche semble utopique…et pourtant !

En 1986, Isabel et son mari Gonzague ont eu une fille prénommée Rachel. Après une jeunesse mouvementée, elle a suivi les traces de sa mère en suivant des études de médecine.

A 29 ans, au cours d’un colloque sur le Temps, Rachel a fait la connaissance de Bertrand Ruphy, un physicien français qu’elle épousera quelques mois après.

C’est peut-être grâce à lui que le grand dessein d’Isabel pourra se réaliser !

Plus qu’une intrigue scientifique, c’est une aventure originale où l’amour se mêle à la poésie pour raconter l’histoire d’une famille partageant le même idéal : l’amélioration du sort de l’humanité.

Les thèmes du roman

C’est en participant dernièrement à un séminaire de réflexion sur Abraham, le père des trois religions, que j’ai mieux compris quelques-uns des thèmes que j’avais souhaité mettre au cour de mon roman.

Le premier concerne le combat de chacun pour essayer de construire un monde meilleur.

Comment y arriver et par quels moyens ? Isabel, mon héroïne, est croyante, c’est à dire qu’elle dialogue constamment avec Dieu pour lui faire part de ses interrogations et demander Son inspiration. Elle sent au plus profond d’elle même qu’elle a une mission à accomplir même si sa finalité lui échappe. Dieu semble la guider et la force qu’elle en tire impressionne ceux qui ont la chance de croiser son chemin.

Les convictions d’Isabel et les prémices de son action

Isabel était née à Johannesburg en 1950. Lointaine descendante de Paul Kruger, le fondateur de la nation Afrikaner, elle appartenait au gratin de la société sud-africaine. Sa famille tenait une bonne partie des leviers de commande de l’Afrique du Sud.

Elle avait fréquenté les meilleurs collèges, les meilleures institutions, avait été élevée dans le culte de la race blanche dominante et, aussi incroyable que cela puisse paraître dans le contexte de l’époque, avait fait un rejet. Rejet de l’inégalité entre les races, entre les riches et les pauvres, entre les personnes instruites et celles qui ne l’étaient pas. Dès son plus jeune âge, elle avait voulu se rendre utile, cherchant, chaque fois que c’était possible, à soulager son prochain. Isabel avait été bénévole pendant les vacances scolaires dans différentes institutions caritatives mais c’était dans les hôpitaux qu’elle se sentait le mieux.

Après avoir fait de brillantes études médicales et pharmaceutiques, Isabel se spécialisa dans tout ce qui touchait au vieillissement de la cellule et des êtres.

A la fin de ses études, ayant déjà recruté tous les chercheurs dont elle avait besoin, Isabel fonda son propre laboratoire de recherche et surnomma sa société « Boréal » en souvenir d’un livre d’enfant offert pour ses dix ans. Cet ouvrage illustré sur les aurores boréales la faisait rêver . Isabel voyait dans cette lueur qui précède le lever du soleil une promesse d’espérance. Toute son énergie était désormais tournée vers l’espoir de trouver quelque chose pour améliorer les conditions de vie de ses semblables.

Le second thème que j’ai souhaité aborder, c’est l’amour sous toutes ses formes : celui qui existe entre un homme et une femme, entre des parents et leurs enfants, entre des personnes qui, hier encore, ne se connaissaient pas. Mais si l’amour que l’on porte à son prochain est une chose qui nous élève et nous rend la vie plus légère, subir la perte d’un proche ou simplement le voir souffrir nous plonge dans le désarroi.

Les trois extraits qui suivent vous donneront un aperçu des situations vécues par mes personnages.

L’histoire d’un coup de foudre entre Gonzague et Isabel

Joëlle est une jeune française qui effectue un stage dans une agence de voyage située à Johannesburg. Un jour, elle reçoit la visite d’une jeune femme qui souhaite passer les fêtes de Noël dans une station des Alpes françaises.

Subjugué par la beauté et la personnalité d’Isabel Kruger, Joëlle conçoit un projet totalement fou : la mettre sur le chemin de son oncle Gonzague et espérer qu’ils s’éprennent l’un de l’autre. Nos deux protagonistes sont bien loin de se douter du complot ourdi par Joëlle.

En se rendant dans un hôtel de Courchevel, Gonzague pense venir chercher une veuve d’une cinquantaine d’années. Quant à Isabel, elle attend le frère de Joëlle qui doit la conduire au chalet familial. Précisons qu’Isabel à en mémoire la voix farceuse de Joëlle quand cette dernière lui a proposé de séjourner à Courchevel.

^^^^^^^^^

Gonzague avait demandé à Roger de venir le chercher au chalet avec son traîneau.

Tout était enneigé et les décorations multicolores donnaient un air de fête au paysage. La nuit était claire grâce à la pleine lune dont le disque jaune pâle se détachait au-dessus des sommets enneigés. Le ciel était étoilé et il faisait doux.

Il se fit déposer devant la ferme d’Anne et pénétra dans le salon de lecture. D’un regard circulaire, il chercha une personne correspondant à la description de Joëlle. Apparemment, elle n’était pas encore descendue. La seule femme non accompagnée qui se trouvait dans un recoin de la pièce était beaucoup plus jeune et arborait une plastique irréprochable. S’il n’avait pas été en service commandé, il aurait bien tenté sa chance. Cette fille correspondait trait pour trait à l’image qu’il se faisait de la femme idéale. Leurs regards se croisèrent l’espace d’un instant.

Isabel s’était installée dans un recoin du salon. Elle guettait l’arrivée de Sébastien lorsque Gonzague fit son entrée dans le hall de l’hôtel. Elle le suivit un instant du regard. Visiblement il était venu chercher quelqu’un et malheureusement ce n’était pas elle. C’était bien dommage car il était tout à fait à son goût : grand, la carrure d’un sportif, on ne pouvait pas dire qu’il était beau ; il était plus que ça. Distingué, le regard intelligent, la démarche assurée, il était trait pour trait l’image qu’elle se faisait de l’homme idéal.

Leurs regards se croisèrent l’espace d’un instant, traduisant simultanément la détresse de ne pouvoir aller l’un vers l’autre, ayant chacun des obligations à respecter.

Il était déjà 20h10. Sébastien était en retard. Elle eut envie de tout plaquer, de se lever, d’aller à la rencontre de cet inconnu et de repartir bras dessus bras dessous avec lui. Avant qu’elle ne se soit décidée, il avait déjà quitté la pièce et une grande déception l’envahit. C’était sa première désillusion depuis trois jours. Elle ne pouvait en vouloir à Joëlle ; on ne pouvait pas tout prévoir !

Gonzague, de son coté, s’était dirigé vers l’accueil. Qu’une jolie femme se fasse désirer, c’était dans l’ordre des choses mais qu’une veuve sur le retour lui fasse le coup, c’était plus dur à encaisser. Joëlle s’était visiblement trompée sur sa cliente, elle n’était pas si gentille que ça. Il allait lui falloir redoubler d’efforts pour ne pas être désagréable.

  • Monsieur Gonzague, s’exclama Victorine, quel plaisir de vous voir.
  • Plaisir partagé, mais dites-moi, je suis venue chercher Madame Kruger. Je ne la vois pas. Pourriez-vous lui faire dire que je l’attends.
  • Vous ne la voyez pas ! pourtant elle est descendue il y a une bonne quinzaine de minutes. Elle s’est installée dans le salon, tout au fond dans le coin.
  • Dans le coin, me dites-vous, je n’y ai aperçu qu’une jeune femme charmante.
  • C’est bien Isabel Kruger que vous venez chercher ?
  • Oui c’est bien elle.
  • Et bien, la jeune femme dans le recoin est Isabel Kruger.
  • Ce n’est pas possible, je viens chercher une dame d’une cinquantaine d’années !
  • Mon petit, je crois qu’on vous a joué un bon tour.

En un flash, Gonzague avait tout compris. Alors qu’il croyait rendre service à Joëlle, c’est elle, en fait, qui lui faisait un superbe cadeau de Noël. Il allait maintenant falloir assurer. Il respira à fond trois grands bols d’air pour essayer de dissimuler son trouble et chercha en vain comment gérer la situation. Il était persuadé que la jeune femme qu’il n’avait fait qu’entrevoir dans le salon était bien loin de se douter de la comédie imaginée par Joëlle et du rôle qu’elle était sensée y tenir. Il se força à adopter une démarche assurée et se représenta à l’entrée du salon.

Isabel avait levé le regard, toute surprise de le voir réapparaître et encore plus surprise de le voir se diriger vers elle.

En un flash, Isabel avait tout compris, la voix farceuse de Joëlle c’était ça. Comment n’y avait-elle pas pensé tout à l’heure ! Elle respira trois grands bols d’air pour dissimuler son trouble, se leva et se dirigea à la rencontre de Gonzague.

Les yeux dans les yeux, comme s’il n’y avait qu’eux dans la pièce, ils allaient à la rencontre l’un de l’autre. Ils vécurent cet instant comme dans un film au ralenti. Après la détresse qu’ils avaient tous deux ressentie, ils partagèrent un plaisir décuplé à l’idée de passer une soirée ensemble. Leurs mains se touchèrent et à l’unisson ils avouèrent « nous nous sommes bien fait avoir ». Bras dessus bras dessous, ils partirent vers la sortie. Gonzague aida Isabel à monter dans le traîneau, rabattit la couverture et demanda à Roger de les ramener au chalet.

Isabel apprend l’enlèvement de Rachel

Gonzague arrivait d’un long périple autour de la planète et Rachel rentrait ce soir-là du week-end organisé par l’école pour clôturer l’année scolaire. Dès le lendemain matin, Ils devaient partir pour un petit week-end en cabriolet.

Tout ce beau projet s’écroula comme un château de cartes quand la première secousse du tremblement de terre se fit sentir. Le séisme commença par un petit billet glissé à Isabel pendant la réunion de travail qu’elle présidait au siège social de « Boréal » : « l’école demande que vous la rappeliez de toute urgence, c’est au sujet de Rachel ».

Son coeur fit un bond et elle s’excusa immédiatement auprès de son entourage pour cette petite interruption de séance qu’elle leur imposait.

Elle se dirigea vers son bureau pour être plus au calme. Rachel avait-elle eu un accident ? Le terme urgent l’inquiétait au plus au point. Quand elle eut le responsable au bout du fil, elle sentit le sol se dérober sous ses pieds. Rachel avait disparu.

Des amies l’avaient aperçue, encadrée par deux jeunes Noirs. Elle était montée dans un 4X4 aux vitres fumées qui avait démarré en trombe. Tout s’était passé très vite !

Rachel avait sans aucun doute été kidnappée.

Bertrand apprend à Rachel que son Père est gravement malade

Rachel pénétra dans le bureau de son appartement. Bertrand était au téléphone. En le regardant, elle sentit tout de suite que quelque chose de grave était arrivé. Le visage baigné de larmes, la voix encore chevrotante, il raccrocha le combiné, se prit la tête entre les mains et partit en sanglots.

Elle s’approcha de lui par derrière, posa ses mains sur ses épaules, caressa alternativement sa nuque et ses beaux cheveux blonds. Il lui fallut un moment pour le calmer. Elle ne l’avait jamais vu dans un pareil état et n’osait prononcer la moindre parole. Elle attendit patiemment qu’il lui susurre dans un souffle :

  • C’est maman : papa avait une série d’examens à pratiquer car il se plaignait de migraines et de fourmillements dans la main droite. Elle vient d’avoir le médecin qui a diagnostiqué une tumeur au cerveau. Le pronostic n’est pas bon.

Rachel savait combien Bertrand tenait à ses parents qui représentaient pour lui l’image d’un couple bien assorti.

Tandis que Bertrand lui faisait part de sa détresse, Rachel avait été envahie, comme par télépathie, de la souffrance qu’il ressentait. Elle aurait pu en décrire, avec précision, toutes les subtilités : l’accablement et le découragement, l’abattement et l’anéantissement, la consternation et la révolte.

Toutes les finesses de la langue française traversèrent son cerveau pour y dévoiler un kaléidoscope de désespoir. Rachel se sentait attirée par lui dans un abîme d’incompréhension. Une descente aux enfers de la déprime.

Elle remua la tête et cligna des yeux pour rompre cette emprise infernale.

Revenue à elle, Rachel essaya de mettre de l’ordre dans ses pensées.

Chaque fois que la télévision lui relatait, images insoutenables à l’appui, les malheurs qui touchaient la population mondiale, elle ressentait un sentiment de compassion à l’égard de ceux qui avaient été touchés dans leur chair, et puis … elle oubliait, sitôt l’écran éteint.

Quand sa grand-mère paternelle était morte, elle avait eu une grande peine qui s’était vite transformée en regrets de ne plus la revoir et lui téléphoner quand elle avait des soucis.

Ce qu’elle venait de vivre, c’était autre chose ! Elle avait réagi comme si Bertrand était plus que de sa propre famille, bien plus, énormément plus. Un plus à la puissance infini !

Si elle savait que Bertrand était l’homme de sa vie, que vivre à ses côtés lui procurerait un bien-être himalayen, elle percevait maintenant qu’il y aurait un revers à la médaille. Elle pourrait souffrir pour lui autant qu’elle pourrait être heureuse avec lui.

Ainsi, c’était cela, l’Amour : l’union, la communion, la fusion, l’alliance.

Le terme de mariage prenait maintenant toute sa signification pour Rachel.

Une cérémonie que seul un représentant de Dieu sur Terre pouvait conduire, que même la mort terrestre ne pouvait dissoudre.

Rachel savait qu’elle était amoureuse de Bertrand, mais maintenant, elle mesurait combien elle avait galvaudé ce mot. « Quand tu connaîtras l’amour » disait sa mère, tu seras balayée par un ouragan, un cyclone. Rachel sentait que le vent s’était levé et qu’il commençait à forcir. Jusqu’où l’emporterait-il ?

Les apartés

Au cours de l’écriture de ce roman, quelques situations ont inspiré mon imagination.
Ce serait dommage de ne pas vous en faire profiter !

A propos des autoroutes

Page 232 – Après un tour de la ville, ils reprirent la route qui serpentait la « Côte de Grâce » pour arriver jusqu’à l’estuaire de la Seine , l’enjambèrent en empruntant l’impressionnant pont de Normandie. Du tablier suspendu à 60 mètres au-dessus de la Seine , ils jetèrent un coup d’oil au Havre avant de s’engager sur l’autoroute en direction de Paris.

Aparté retiré du roman

Le grand ruban, comme l’appelait les adeptes de la « c.b », s’était avéré bien monotone. 200 km de revêtement noirâtre, balisés de chaque coté par des glissières en métal rouillé et surplombé à intervalles régulier par des ponts sans grâce, n’évoquaient en rien, le galon coloré entourant un cadeau.

Quand l’on se présentait à la barrière du péage, ce n’était pas non plus « cadeau ». A travers l’aquarium vitré, un être indifférencié au profil de sangsue vous tendait sa ventouse pour aspirer quelques euros. C’était magique : la herse se levait, vous permettant de rejoindre une vaste étendue de bitume qui, tel un entonnoir, vous canalisait de nouveau vers le prochain distributeur de tickets dont aucun n’était gagnant.

Il y en avait même qui perdaient plus que d’autres ; en effet, après avoir versé votre obole et alors que vous repartiez tout guilleret, vous pouviez vous trouver confrontés à deux sortes de sollicitation. L’une, facultative, se présentait sous les traits d’une charmante auto-stoppeuse dressant et agitant fièrement son pouce pour quémander une place à bord de votre véhicule, l’autre, obligatoire, se présentait sous l’aspect d’un uniforme dressant et agitant fièrement son bras et sa main gantée pour vous intimer l’ordre non négociable de vous ranger sur le coté. On vous escortait comme un V.I.P vers une estafette aménagée en salon d’exposition photo. On vous présentait quelques épreuves où, derrière votre pare-brise vous aviez le sourire béat de l’innocence. En haut à droite, figurait un chiffre énigmatique compris entre 130 et l’infini ; à partir de 130, la photo était payante, que vous soyez à votre avantage ou non.

On avait trouvé un moyen simple pour déterminer le montant de la facture : 150 représentait en même temps la vitesse excessive où vous rouliez et le montant de l’amende. 150 euros pour 150 km/h , c’était clair et pas totalement net car il fallait, bien entendu, rajouter la t.v.a et les frais de recouvrement. Si vous ne vous acquittiez pas de votre dette sur l’heure, il y avait peu de chance d’être acquitté par le tribunal du coin, il valait donc mieux payer. Comme client, vous aviez droit, comme dans tout commerce, à un paiement en trois fois sans frais ou à une ristourne pour paiement immédiat et ce n’était pas tout.

Plus le chiffre affiché sur la photo était élevé et plus on avait de bonus, pas vous..le gendarme, gros bêta ! Celui-ci vous prenait un ou plusieurs points sur votre permis et pouvait ultérieurement vous les revendre par l’intermédiaire d’un stage plus ou moins bidon. Désormais vous n’agiteriez plus la main en signe d’amitié en observant un civil sur le bord de la route, pointant des jumelles dans votre direction.

Chaque époque avait eu droit à son florilège de termes choisis pour désigner une ponction effectuée sur votre portefeuille, une sorte de goutte à goutte vous vidant de vos liquidités. Ici, on avait repris la dénomination « péage » utilisée depuis des siècles mais, à l’approche des villes, on avait également rétablit l’octroi pour rentrer dans la cité, créé le viatique pour franchir les viaducs et le tunique pour emprunter les tunnels souterrains.

Après le droit de rouler ou de se faire rouler, il fallait acquitter un droit pour ne plus rouler, en clair pour stationner, se garer ou séjourner sur le bord du trottoir ou dans les parkings souterrains. Une sorte de permis de séjour étendu à toute la population française ou étrangère, sans distinction de race ou de religion, ..un droit du sol revisité !

Néanmoins, nous serions injustes de ne pas souligner qu’une infime partie de ces prélèvements servait désormais à financer l’aspect éducatif et artistique des dits tickets. Au verso, on pouvait ainsi admirer la reproduction d’une paire de bottines à 10.000.frs ayant appartenu à un célèbre président du conseil constitutionnel ou une coupe du cerveau d’un ancien Premier ministre de la 5 ème montrant très nettement la présence de plomb et d’amiante à des doses qui expliquaient la schizophrénie du personnage.

Sitôt après avoir acquitté le droit de sortir de l’A 13, Bertrand et Rachel avaient donc du verser une nouvelle contribution pour avoir le droit de rentrer dans Paris.

A l’entrée des églises, c’était « à votre bon coeur » et dans une petite coupelle. Là, c’était 10 euros, obligatoirement jetés dans une grande corbeille métallique hideuse.

Dans le registre « boite à idées », pour améliorer la convivialité des lieux, resserrer le lien social et répondre aux critères minimum de la bonne éducation, je suggère aux responsables d’installer un panneau lumineux où s’afficherait le mot MERCI.

Le message pourrait même être humanisé grâce à la voix féminine d’un serveur vocal qui vous ferait sentir que la société concessionnaire du panier vous est prodigieusement reconnaissante de l’obole que vous veniez de lui verser… Est-ce trop demander ?

Fin de l’aparté

…Arrivés en vue de la capitale et passé la Porte d’Auteuil, Bertrand et Rachel s’étaient dirigés vers le pont Mirabeau.

Ironie concernant l’organisation avortée d’un référendum sur le canal Rhin-Rhône

Page 303 Dans les années 90, on avait échappé au pire avec le projet de liaison à haut débit Rhin-Rhône voulu par le Premier Ministre de l’époque : Raymond Barre.

Aparté retiré du roman

S’agissant d’un sujet qui était loin de faire l’unanimité au niveau local, les têtes pensantes qui cogitent en haut lieu avaient décidé, en vrais démocrates et en parfaits faux-culs, d’organiser un référendum où tous les français, les Bretons comme les habitants de Saint-Pierre et Miquelon, seraient appelés à se prononcer : une façon de noyer le poisson avant que la marée noire ne s’en charge !

S’agissant d’un sujet qui serait présenté comme un grand dessein national, une allégorie qui mettrait en oeuvre toutes les forces vives du pays, un remake gaulois de la grande muraille de Chine, un nouveau canal de Suez, un pendant des canaux observés à la surface de la planète Mars, de nombreuses réunions eurent lieu à Matignon afin d’esquisser une stratégie permettant de ne laisser aucun doute sur l’issue du scrutin.

Un oui franc et massif pourrait, de plus, être considéré comme un véritable plébiscite pour l’ensemble des forces de progrès que représentait la majorité au pouvoir.

Une cellule de psychologues avait testé de nombreuses questions auprès d’un échantillon représentatif de couillons afin d’être sûr d’obtenir les réponses désirés. Un soin minutieux fut apporté à la rédaction du texte ; chaque mot fut pesé, chaque virgule discutée. Tout fut peaufiné dans les moindres détails, le sujet était d’importance !

Le libellé de ce simulacre de consultation faillit prendre la forme suivante :

Pour faire face à l’accroissement des flux de circulation entre le nord et le sud, préférez-vous :

¨ La construction d’une nouvelle autoroute payante, bruyante et synonyme d’expropriation pour de nombreux riverains ?

¨ La construction sur fonds publics (vos impôts) d’un nouvel aéroport fonctionnant jour et nuit avec des aéronefs sillonnant constamment le ciel de notre beau pays ?

¨ La construction d’une nouvelle ligne de chemin de fer aux nuisances sonores considérables, donnant le torticolis à nos bonnes vaches et perturbant leur production laitière ?

¨ L’utilisation, à faible coût, d’un cours d’eau naturel utilisant essentiellement le courant et les vents dominants pour mouvoir de gracieuses embarcations ?

Cette liaison Rhin-Rhône n’est possible qu’en utilisant une partie de la rivière Saône. Souhaitez-vous que pour préserver le calme de quelques-uns, on augmente les impôts de tous les autres afin de réaliser un monstrueux canal de dérivation ?

Oui ¨ Non ¨

Pour donner aux habitants de Wallis et Futuna, l’impression que la métropole les consultait sur des sujets, même mineurs, et pour que l’Etat ne soit pas accusé à tort d’imposer son diktat, on faisait choisir à la multitude des 20 % de Français qui avaient cru bon de se déplacer le nom de la future liaison si, bien sur, elle était plébiscitée par une majorité d’accrocs de l’isoloir.

Préféreriez-vous qu’elle se nomme

¨ Liaison Rhin-Rhône ?

¨ Liaison Rhône-Rhin ?

¨ Liaison R.S.R ?

Conclusion : on est fier d’être dans une démocratie où l’on consulte le peuple !

Que le monde nous observe et applaudisse des deux mains la nation qui a inventé les droits de l’homme et les devoirs du citoyen !

« Nec Pluribus Impar » A nous seuls, peuple de 60 millions d’âmes, nous surpassons la plupart des 6 milliards d’habitants de la planète ! Mais comment se fait-il qu’ils ne nous écoutent pas ?

A vrai dire, un régime où le pouvoir en place bricole les questions et vous souffle les réponses, où l’on ne vous tape plus ouvertement dessus mais où l’on exerce une sorte de harcèlement intellectuel jusqu’à ce que vous disiez ce que l’on a envie de vous entendre dire, c’est une dictature libérale.

Adepte de la méthode Coué, les médias manipulés (ou payés grassement pour cela) vous répètent inlassablement le comportement que vous devez adopter. Si cela ne fonctionne pas, nos apparatchiks, ancien adeptes du « ferme ta gueule » adopterons la formule « cause toujours, tu m’intéresses » et n’en feront finalement qu’à leur tête.

Fin de l’aparté

….La barre s’était grippée ou le ministre s’était une fois de plus endormi sur le dossier !

En tout cas, le projet avait capoté et était tombé dans les oubliettes de l’histoire.

Le futur de l’odontologie ?

Page 271 Elle savait combien Bertrand tenait à ses parents qui représentaient pour lui l’image d’un couple bien assorti.

Aparté retiré du roman

Pendant toute sa jeunesse, Bertrand avait entendu son père, dentiste maintenant retraité, vitupérer la « Sécu » et le plan Juppé, avant de reporter son fiel contre la « mère Aubry ». Depuis maintenant 10 ans, la médecine libérale, grâce à ces deux ministres irresponsables, n’existait plus.

En 2010, il avait dû fermer son cabinet et était devenu fonctionnaire à la caisse primaire d’assurance maladie, officiant dans un box identique à celui des 150 confrères de son arrondissement, comme des veaux en batterie. Les patients faisaient la queue pendant des heures après avoir été sur une liste d’attente pendant des mois, voire des années pour les actes les moins urgents.

Il « lançait » sa fraise à 9 heures le matin et l’arrêtait à 17 heures pétantes, la laissant tourner pendant la pause de midi et ce, 4 jours par semaine à raison de 28 heures, 1680 minutes ou 100800 secondes. De plus, grâce aux avancées sociales, il bénéficiait de 8 semaines de congés annuels, des ponts et des jours fériés. La convention collective autorisait 4 jours d’arrêt pour le mariage d’un enfant, 3 lorsque l’on devenait grands-parents et la liste des « avantages sociaux » était longue comme un jour sans pain.

Il y avait également les grèves orchestrées par le syndicat pour obtenir, si c’était encore possible, une amélioration des conditions de travail ; le but ultime étant de bénéficier de 52 semaines de congés par an. Les discussions avaient achoppé à l’époque sur le cas particulier des années bissextiles : le 366 ème jour devait-il être travaillé, chômé, intégré dans le calcul de la RTT , payable en heures sup ? Dans le cas de la retraite, les avis avaient divergé sur la justification d’exiger un 13 ème mois, voire un cinquième trimestre de bonification. Tout s’était finalement résolu autour d’un brasero, avec les collègues, et ces justes revendications avaient été avalisées dans la dernière mouture de la convention collective de l’époque. Certains confrères avaient même protesté, arguant que ces mesures avaient été acceptées trop facilement et exigeaient que l’on reprenne tout à zéro en leur faisant sentir qu’on leur résistait un peu, juste un petit peu et en tout cas suffisamment pour qu’ils aient l’impression d’être respectés.

Dès l’obtention de ces avantages, la commission de « prospective sociale » s’était remise à plancher et un sondage en cours devait dégager de nouvelles pistes pour connaître les désirs des confrères, désirs qui nécessitaient un véritable « creusage » de tête pour dénicher des sujets de mécontentement. Enfin, il y avait les arrêts de travail pour raison médicale quand un dentiste ressentait, par exemple, une crampe du petit doigt

Le docteur Ruphy faisait payer cher à cet organisme honni la nationalisation de son cabinet et l’abandon d’un système où les confrères étaient « responsables », dévoués, respectant honnêtement le serment d’Hippocrate. Dans la plupart des cas, leurs actes médicaux étaient facturés avec « tact et mesure . pour aboutir à des dépenses de santé, certes importantes, mais pas exorbitantes vu le service rendu.

A son âge, Julien jouissait jusqu’à l’extase, chaque année, le jour de la divulgation du déficit de plus en plus colossal de la sécurité sociale.

La nationalisation de la médecine n’avait en effet rien résolu, bien au contraire. Depuis que la santé était une administration remplie de fonctionnaires, on passait de plus en plus de temps à faire du travail improductif : remplir des dossiers, pondre des rapports, établir des fiches de traçabilité, faire des demandes en plusieurs exemplaires, les refaire quand elles s’étaient égarées, attendre les réponses, inscrire le patient sur la liste d’attente, le re-contacter plusieurs mois après alors qu’il s’était soit suicidé, ne supportant plus l’effroyable douleur d’une carie infectée, soit avait déménagé, auquel cas il fallait reprendre toute la procédure à zéro.

Cette mécanique parfaitement huilée avait été initialisée par le docteur Jekill, alias mister Kouchner, resté célèbre dans la profession pour avoir traité les docteurs en odontologie de « cochons de dentistes ». Ceux-ci pensaient qu’avec sa barbe de trois jours, sa vareuse ouverte sur une chemise fatiguée, son légendaire sac de riz sur l’épaule, pantalon retroussé et pieds dans l’eau et surtout son regard fixé sur les horizons de son plan de carrière, il ferait mieux d’aller consulter son « psy » ou d’aller prodiguer ses conseils en Terre Adélie.

Il fallait également, sur le temps effectif de travail, se former, s’évaluer, se mettre au courant des nouvelles normes, directives et autres oukases. Une fois toutes ces tâches prioritaires accomplies, on pouvait enfiler sa blouse et se mettre à soigner quelques jours par an. Pas plus d’une cinquantaine car le quota d’heures de travail annuel était déjà presque épuisé. On avait réussi la maîtrise du nombre de caries soignées, mais pas la maîtrise des dépenses, car il avait quand même fallu embaucher quelques dentistes étrangers, non titularisés et donc mal payés pour éviter des listes d’attente de plus de cinq ans pour un acte simple. C’est ainsi que de 40.000 dentistes en l’an 2000, on était passé à 200.000 en 2015, soit cinq fois plus de dentistes pour soigner quatre fois moins de caries.

C’était une vraie réussite qui expliquait le déficit colossal mais, selon la théorie du chaos qui avait cours chez les bio-philosophes du moment, on était sur la bonne voie ! La CRDS avait été prolongée jusqu’en l’an 3000 et l’on prévoyait le retour à l’équilibre des comptes de la sécurité sociale pour le quatrième millénaire.

Fin de l’aparté

…Tandis que Bertrand lui faisait part de sa détresse, Rachel avait été envahie, comme par télépathie, de la souffrance qu’il ressentait. Elle aurait pu en décrire, avec précision, toutes les subtilités : l’accablement et le découragement, l’abattement et l’anéantissement, la consternation et la révolte.

Nelson et François

Comme je l’ai relaté dans « Aurore Boréal », Nelson Mandela fut élu le 10 mai 1994 à la présidence de la République Sud Africaine. Il était le premier président noir à accéder à la fonction suprême après avoir passé plus de vingt sept années en prison. Il fut le président de tous les sud-africains, les noirs comme les blancs. Sa modération, son charisme, son honnêteté et sa probité lui valurent le titre de « sage de l’Afrique ». Il est aujourd’hui unanimement respecté et écouté ; cité en exemple par toute la planète…. Peut-être a-t-il médité les errements du personnage dont nous allons raconter les principaux faits de gloire.

Treize années auparavant, dans la France de l’an 1981, un personnage avait été lui-même élu un 10 mai après plus de vingt sept années dans la prison de l’opposition. Malgré son appartenance supposée à la gauche, il se comporta en véritable monarque de droit divin, mêlant la fourberie d’un Scapin au comportement d’un Machiavel.

Ses deux septennats virent le développement des magouilles à une telle échelle que l’affaire des diamants de son prédécesseur fut classée dans la rubrique « détournement d’amateur » ou « rapine de petite envergure ».

Il parait que dans son enfance, son livre de chevet était Robin des Bois et qu’il avait développé une admiration sans limites pour le shérif de Nottingham. Arrivé au « Château », surnom désignant le palais de l’Elysée, François avait rétabli les pratiques de la royauté et avait pris quelques concubines dont certaines, plus en odeur de sainteté, étaient logées dans les autres demeures de la nation, transformées, pour l’occasion, en garçonnières voire en pouponnières ! (c’est un comble quand l’on pense que Elysée désigne, dans la mythologie grecque, le séjour des âmes vertueuses dans l’Au-delà)

Tout cela coûtait très cher et il avait été amené à revoir la fiscalité qui frappait ses sujets. Pour ne pas heurter le bon peuple, on n’avait pas changé la dénomination des impôts, simplement, on les avait réaffectés à d’autres usages.

La C.R .D.S (Contribution au Remboursement de la Dette Sociale ) était devenue la C.R .D.S (Contribution Réservée aux Dépenses du Stupre), le stupre étant synonyme de débauche honteuse, de luxure.

La C.S .G (Contribution Sociale Généralisée) était devenue la C.S .G (Contribution de Soutien au Gynécée), ce terme désignant les appartements réservés aux femmes.

La T.V .A (Taxe sur la Valeur Ajoutée ) était devenue la T.V .A (Taxe pour la Valorisation de l’Adultère). Adultère signifie violation du devoir de fidélité entre les époux.

Pour entretenir toute la cour et distribuer des faveurs, il y avait les fonds secrets, bas-fonds secrets serait plus approprié puisque le terme s’applique aux lieux de déchéance, ce qui me semble être le cas. Comme cela ne suffisait pas, il fallut détourner des sommes colossales.

L’argent de l’A.R.C (Association de Recherche sur le Cancer) servait désormais à financer l’Association pour la Rétribution des Concubines. (personne avec qui l’on vit sans être marié)

L’I.S.F (Impôt Sur la Fortune ) était devenu l’I.S.F (Impôt pour Subventionner le Fricotage). Le fricotage étant un trafic malhonnête.

On avait assisté à l’éclosion d’une multitude d’officines pour le financement occulte des partis. Moi, j’aurais tendance, vu ce qui a précédé, à l’écrire différemment : officines pour le financement occulte des parties ou des partouzes présidentielles, officines pour le financement au culte du Moi.

L’argent arrivait également par le biais du 3% logement. Non, ce n’est pas une erreur ! vous avez bien lu 3% ; c’est la marge que l’on exigeait des entreprises du bâtiment pour leur délivrer le fameux permis de construire ; 3% qui étaient bien évidemment intégralement reportés sur le prix du logement que vous souhaitiez acquérir.

Le 1% logement, c’est autre chose, c’est le pourcentage que les patrons vous offraient pour alléger le prix de votre logement qui avait été préalablement augmenté de 3%. Savant calcul qui avait été mis au point par les têtes d’oeuf de Bercy.

Si vous avez bien calculé, le bénéfice net était de 2% , HT ou TTC, je ne saurais vous le dire ! Un livre célèbre en a été tiré : « Crime et Bâtiment », puis, après le procès : « Crime et Châtiment ».

Sur le principe des petits fleuves qui font les grandes rivières, tout cet argent arrivait au Château où se trouvait, au troisième sous-sol, juste au-dessus de l’abri anti-nucléaire, un organisme secret : le secrétariat d’état à la fornication (relation charnelle entre personnes non mariées) qui était chargé de la répartition de la manne. Son directeur avait été minutieusement sélectionné parmi de nombreux postulants. Le finaliste avait été choisi sur sa bonne bouille et sur son nom qui le prédestinait à cette haute fonction. ..Rébus pour le trouver.

  • Mon premier est la première lettre du prénom de l’illustre personnage précédemment évoqué.
  • Mon second est jaune, brille et peut rendre cupide.
  • Mon troisième ne reconnaît jamais les faits dont il est accusé. Il .
  • Mon tout regroupe les deux premières syllabes du secrétariat qu’il a occupé et n’a aucun lien de parenté avec un ancien président de l’Assemblée Nationale qui était d’origine modeste, avait su garder les pieds sur terre, un certain bon sens et un comportement pas trop sectaire.

Par l’application, avant l’heure, du principe de précaution, on envoya à la casse, dès le début du septennat, les avions « renifleurs » payés rubis sur l’ongle par Giscard, de peur qu’ils ne décèlent, en survolant la capitale, l’odeur putride de la corruption et de la luxure. Accordéons -nous pour dire que ces deux là étaient fait pour s’entendre comme larrons en foire (d’où l’expression.. enfoirés de mes deux).

L’odeur, voilà encore un terme qui est très présent en politique.

  • On peut être en odeur de sainteté, chercher à s’identifier à l’odeur agréable de la rose pour masquer les relents nauséabonds que l’on dégage, essayer de copiner avec les « boueux », excusez-moi, les techniciens de surface chargés du ramassage des ordures ménagères, pour s’identifier à leurs effluves et essayer de capter la sympathie et les voix de la catégorie sociale qu’ils représentent.
  • On sent la sueur quand on est devant monsieur le juge pour s’expliquer au sujet d’une magouille qui ne sent pas bon.
  • Il faut sentir dans quelle direction le vent va tourner pour pouvoir retourner sa veste à temps.
  • Certains politicards sentent la fin quand ils sont acculés à avouer leurs fautes.
  • Entre amis de vingt ans, ils en arrivent à ne plus pouvoir se sentir et se sentent eux-mêmes bien seuls quand leurs amis politiques les abandonnent, sentant que ça sent le souffre.

Conclusion : si vous n’avez pas d’odorat, ne faites pas de politique.

Ce président de droit divin que le bébéte-show représentait en grenouille, se parlant à lui-même en disant : « je suis grand, très grand, ma grandeur me terrifie » avait fini par s’identifier à Louis XIV. Il avait fait sienne sa devise « Nec Pluribus Impar » qui signifie : « à moi seul, je surpasse la plupart ».

Certains compagnons des premières heures commencèrent à s’inquiéter de sa santé mentale. Par dépit de ne pas être entendus, ils se suicidèrent, soit en se tirant une balle dans le dos, soit en se noyant dans un étang profond de moins d’un mètre…. Etrange que personne n’ait trouvé cela louche !

Sentant sa fin proche, cet illustre personnage convia ses sujets à se mettre devant le petit écran pour écouter sa confession alambiquée qui ne convainquit que les journalistes dévoués à sa cause.

Il nous a maintenant quittés depuis des années mais ses fidèles continuent chaque année à gravir la Roche de Solutré, regrettant le temps où Tonton les cajolait.

A chaque congrès, des passages de l’évangile de Jack sont lus aux adeptes afin d’entretenir la flamme.

Abandonnons un instant la langue de bois pour une version plus biblique correspondant à la grandeur du personnage et à la mission pour laquelle il se sentait investi .

Après que la maladie des hommes l’ait injustement condamné à remonter vers son Père, ses apôtres décidèrent de commémorer chaque année son Ascension vers les cieux en gravissant à la queue leu leu leur mont Golgotha …. à moins que ce ne soit leur mont Sinaï, là où leur prophète avait reçu les Tables de la Loi Socialiste. Leurs regards tournés vers le firmament, ils entonnèrent « plus près de toi François » en exhortant leur idole à leur envoyer un nouveau guide. Après des mois de recherches, les idéologues du mouvement crurent avoir trouvé le bon car il y avait des signes qui ne trompaient pas.

Le père terrestre de Jésus s’appelait joseph, .. comme le propre père de François.

En araméen ou en anglais (François serait apparenté à la reine d’Angleterre !), le e se prononce i. josiph

Le h précède le i dans l’alphabet. Le h pousse le p qui passe ainsi devant le i jospih.

Le sommet de la barre verticale du h remonte au ciel et laisse apparaître un n jospin

Alléluia ! Grâce à cette illumination divine, on obtient le nom du futur héros transmis de l’Au-delà par le défunt.

Revenons sur terre.

Il ne fut pas jugé digne de bénéficier du programme Aurore car trop de zones d’ombres planaient sur sa probité…. En fait, il n’y avait que de l’ombre !

Paix à sa dépouille qui repose paisiblement au cimetière de J’arnaque (les mauvaises langues soutiennent qu’il n’y avait plus de place au cimetière de j’enc.)

Son âme qui ère sans doute au purgatoire a été confiée à Confucius dont le credo était de faire régner l’ordre dans l’Etat en formant des hommes qui vivent en conformité avec la vertu. Il paraît que la remise à niveau risque de durer des siècles, voire même des millénaires !

Son fils aîné, que le « bébette Show » qualifiait de têtard, n’avait pas hérité du génie de son père. Alors que François avait l’art de se sortir de situations invraisemblables et de toujours rebondir, son pauvre rejeton qu’on appelait en coulisse « Papa m’a dit » s’était fait cueillir comme un bleu pour des fricotages africains, de sombres histoires de trafic d’armes et de conserverie de poisson avarié. Mis en examen par le Fouquier-Tinville des années 2000, un admirable redresseur de torts, un vengeur de la veuve et de l’orphelin spoliés, il n’avait eu d’autre issue que d’appeler maman au secours pour qu’elle vienne remettre la caution libératrice. Celle-ci eut le toupet de la qualifier de rançon alors qu’elle ne rendait qu’une infime partie des fonds détournés. Un culot incroyable, vestige de sa splendeur passée quand elle fréquentait les grands démocrates de la planète comme cet admirable Fidel Castro.

Bon, ne nous laissons pas entraîner dans les bas-fonds de la politique et remontons tout en haut de la pyramide, au Sénat, par exemple.

Tout y est calme, sérénité et volupté. Sous les lambris dorés se prélassent la multitude des anciens : anciens ministres, anciens députés, anciens maires, anciens présidents d’entreprises publiques, anciens syndicalistes, anciens tout court. Une vraie maison de retraite où l’on pratique la sieste entre deux passages aux toilettes pour vider une vessie que la prostate comprime.. Assoupi dans de profonds canapés, on tire sur de gros cigares à 50 € l’unité fournis gracieusement et à volonté par la nation reconnaissante. Pendant que des sommes considérables partent en fumée, on déplore l’absence de sens moral d’un président étranger qui positionne le cigare entre des lèvres qui n’ont pas été prévues pour cet usage ; quel gâchis !.. se lamente t-on. On se dirige ensuite, à un train de sénateur, vers le restaurant réservé à ces illustres serviteurs de l’état, un endroit douillet qui n’a rien d’une gargote et qui sert des rations qui ne s’apparentent en rien à celles distribuées par les « restos du cour » et encore moins au bol de soupe chaude offert par le Samu social aux sans domicile fixe. Justement, le sujet est évoqué entre deux cuillères de caviar et l’on trouve toujours un ancien, plus gâteux que les autres pour demander la parole en agitant sa main tremblotante.

  • J’en ai une bien bonne, tente t-il d’articuler en essayant de maintenir son dentier complet en place.

Quelle différence y-a-t-il entre un sénateur et un S.D.F ?

Difficile de répondre car ils n’en ont jamais vu un de près !

Et bien, figurez-vous que le sénateur change de Citroën tous les ans et le sdf de Porsche tous les jours. …Excellente, cher ami, je la replacerai.

Après un petit digestif, on se sépare en se lamentant sur la dureté des temps et l’incompétence du gouvernement. ..Ah ! ..si on les laissait faire… ça serait bien pire !


Et pour ceux qu’une réflexion sur le sexe n’effraie pas, je vous propose l’aparté suivante

Bertrand au sortir de la douche

Page 212 D’un naturel pudique, il se glissa lui-même sous la douche et tira le rideau.

Aparté retiré du roman

La gent féminine et sa mère en particulier avaient souvent répété à Bertrand qu’un homme entièrement « à poils » n’avait rien d’attirant. On pouvait regarder avec admiration une poitrine musclée, des pectoraux et des abdominaux saillants, mais ce qui se situait en dessous de la ceinture n’était généralement pas considéré comme une oeuvre d’art. Le créateur aurait sans doute pu mieux faire que d’affubler le mâle d’une espèce de trompe, boursouflée à son extrémité et flanquée de deux réservoirs se balançant au rythme de sa démarche.

Personne n’avait d’ailleurs jamais trouvé de terme élégant pour le désigner.

Le gland évoquait les fruits pendouillants du chêne, le glandeur ou le glandu des campagnes.

La bite faisait penser à l’arrimage d’un cargo à quai.

Le poireau exhalait une odeur douteuse.

La queue vous rabaissait à l’état d’animal : soit elle traînait par terre, soit elle remuait dans tous les sens sous l’effet d’une excitation intense.

Le phallus était un terme combattu par les organisations féministes car il personnifiait l’arrogante domination du mâle liée à la puissance virile de son membre en érection.

Les bourses, les boules, les burnes, les couilles, les testicules, les roupettes, les roubignolles ou les glaouis n’incitaient pas à la rêverie, pas plus que la quéquette, la pine, le zob, la verge ou le zizi.

Seul le terme de bijoux de famille présentait une certaine harmonie mais cette appellation exigeait une certaine grosseur si l’on ne voulait pas paraître ridicule ou présomptueux.

Au-delà d’un certain âge, il n’était pas très valorisant de parler de son petit oiseau.

Ceux qui avaient une petite bite préféraient la cacher et ne pas en parler, moyenne bite était un terme peu usité et vanter sa grosse bite était franchement vulgaire.

Si elle était molle, elle était ridicule.

Si elle était raide, elle était effrayante.

Certaines religions avaient conseillé la circoncision. Si l’hygiène y gagnait, l’esthétique ne s’en trouvait pas améliorée, faisant ressembler l’objet à une fleur de pavot sans les vertus hallucinogènes !

Certains pays avaient créé une race intermédiaire en coupant l’ensemble des attributs à leurs ressortissants. Ils n’étaient plus ni homme ni femme mais eunuque et le résultat n’était pas à la hauteur des espérances. Leurs voix devenaient fluettes, ils étaient gras comme des cochons et la perte de leur appendice leur causait des troubles psychologiques irréparables.

Les Papous qui vivent à moitié nus ont bien compris que l’excroissance devait être cachée. Ils la sertissent dans une sorte de cornet de glace tenue par des lanières autour de leur taille.. Les chercheurs se demandent même si ces tribus primitives ne sont pas à l’origine du holster où l’on range les pistolets..Dans les deux cas, il faut dégainer avec modération et ne tirer qu’après les sommations d’usage !

Même le terme de « tirer » est odieux : n’a-t-il point été repris par les militaires quand il s’agit de lancer un missile à têtes multiples dont une au moins atteindra l’objectif : curieuse similitude !

Ceux qui utilisent le mot injecter doivent appartenir au corps médical ou infirmier. Rappelons qu’il est conseillé de pousser le piston en douceur sinon ça fait mal.

Rappelons également que l’on peut se faire mettre une claque mais pas autre chose !

Si le cas se présente, ne pas oublier de vérifier la date de péremption de la demoiselle avant de déchirer la membrane protectrice. Consultez éventuellement le cahier de traçabilité pour savoir si quelqu’un vous a précédé et s’il était bien à jour de ses vaccinations.

Alertons enfin nos concitoyens sur une utilisation erronée du produit pouvant aboutir à de graves dommages.. Certains orifices n’ayant pas été calibrés pour le passage de convois exceptionnels, il y a risque de serrage et de rupture du joint de culasse. La dépose du piston s’avère alors délicate et n’est pas au catalogue des actes remboursés par la SS ..L’échange standard, rappelons-le, n’existe pas !

Pour être complet sur le sujet, parlons des dernières avancées de la science et plus particulièrement du Viagra. Point n’est besoin d’en prendre plus que la dose prescrite, bien lire la notice concernant le temps de gonflage, la pression à respecter et la durée d’action. L’expérience montre qu’il est préférable de garder un chronomètre autour de son cou pour le contrôle du protocole car, comme pour la potion magique du druide Panoramix, les effets sont limités dans le temps et cessent brutalement sans prévenir. Que les chauves enfin, n’espèrent pas, par cet artifice, obtenir une queue de cheval !

La semence qui s’en écoule après de longues minutes d’efforts suggestifs et de manipulations diverses et variées n’a pas non plus trouvé de nom enchanteur. Sperme, liquide séminal sont des qualificatifs sans charme comparés au « miel » qui s’écoule des lèvres charnues se situant en dessous « du Mont de Vénus ».

En fait, tous les termes qui désignent le sexe de l’homme ont été créés par les hommes à l’usage exclusif d’un dialogue entre hommes, la femme se bornant à répéter inlassablement, comme dans les films X.. oh ! elle est grosse.

Avec une femme, il vaut donc mieux se taire ou la cacher, faute d’être, ou ridicule ou déplacé.

A l’opposé et en règle générale, tout ce qui concerne la femme est généralement magnifié par des adjectifs ou des termes valorisants.

Les hanches sont en amphores.

La croupe est callipyge.

Le port de tête est altier.

Les jambes sont fuselées.

Les attaches sont fines.

Le nez est mutin.

Les yeux sont en amandes.

Les reins sont cambrés.

La peau est satinée.

La démarche est féline.

La toison évoque la toison d’or.

Le cul est d’enfer.

La chute de rein est vertigineuse

Même l’énorme poitrine d’une femme est qualifiée d’opulente.

Quant au bourrelets de graisse situés sur les hanches, ils prennent soudainement l’allure de poignées d’amours.

Chez l’homme, les qualificatifs sont généralement dévalorisants, voire franchement désagréables.

Le front est dégarni ou bas.

Le sourcil broussailleux ou ombrageux.

L’oil porcin.

Le cou épais est qualifié de « cou de taureau ».

La poitrine est velue comme celle d’un primate.

Le ventre proéminent est appelé gros bide, panse ou barrique.

La grosse cuisse est nommée jambon, la grosse main, battoir.

Le comportement est celui d’un « plouc » ou d’un « beauf ».

On vous interpelle sous le qualificatif de « trou du cul », « connard » ou « tête de noud ».

L’homme baise la main d’une femme mais fait un bras d’honneur à son homologue quand ce n’est pas un index levé bien haut.

Pour être juste, signalons qu’il existe quelques rares termes désagréables qualifiant la femme de « thon » ou de « cageot » lorsqu’elle est affublée d’un énorme popotin ou d’un faciès simiesque.

Si l’homme est attirant, soit il est distingué, charmant, séduisant, envoûtant, viril… , soit il est efféminé et qualifié(e) de « tapette », « pédale » ou « tantouse ».

Dans un proche avenir, l’évolution constante de la langue française permettra sans aucun doute l’enrichissement de cette rubrique

Fin de l’aparté

…En sortant, il jugea préférable de cacher sa nudité derrière une serviette avant d’enfiler son caleçon à l’abri des regards. Là, il se sentait prêt à affronter le regard gourmand de Rachel.

Le débarquement de Normandie selon les époques

Page 234 Au volant de la Morgan , ils s’imaginaient dans une Jeep, s’avançant en terrain hostile, sautant d’une bosse à l’autre, une mitraillette en bandoulière et des grenades autour de la ceinture. La radio grésillait et ils avaient du mal à se repérer. Des avions les survolaient, ils croisaient des ambulances de la Croix Rouge ramenant des blessés du front. Quelques prisonniers Allemands, les mains sur leur casque, s’avançaient en file indienne ; eux aussi devaient avoir le « trouillomètre » qui s’affolait. Quelques vaches normandes broutaient, apparemment peu perturbées par cette augmentation du trafic et cette effervescence.

Aparté retiré du roman

A l’inverse, en 1944 au volant de sa Jeep, le capitaine Mac Gregor aurait-il pu imaginer se trouver, 70 ans plus tard, dans une Morgan aero 8… Il aurait pu car, en 1944, les Morgan existaient déjà et leur allure de l’époque n’était pas très différente de celle d’aujourd’hui.

Se serait-il vu avancer sur une route bitumée en parfait état avec des accotements peints en blanc et une ligne blanche pour matérialiser les deux voies de circulation.

Aurait-il imaginé la forêt de panneaux publicitaires que l’on trouve sur les bas-côtés des routes, les multiples panneaux indicateurs de direction aux couleurs chatoyantes (!) et au libellé pas toujours très clair à déchiffrer.

En arrivant au giratoire, aurait-il cru qu’il s’agissait d’un bunker d’un type nouveau, s’adonnant au tir aux pigeons sur tout ce qui tournait autour de lui ?

S’il avait cherché en vain ses grenades pour ne trouver que son portable accroché à sa ceinture, n’aurait-il pas pensé qu’il était dans un monde de fou ?

La voiture aurait fait un saut en passant sur un ralentisseur, lui rappelant les ornières qu’il connaissait. Elle serait passé sur des « bandes sonores », évoquant le crépitement d’une mitraillette ; il aurait peut-être baissé la tête !

Il aurait croisé une file de randonneurs arborant des casquettes de base-ball ! .. aurait été survolé par un ULM, la radio aurait passé « Stranger in the night » avec une telle qualité qu’il aurait cru avoir Frank Sinatra à ses cotés.

En 1870, on aurait pu jouer la scène à cheval.

Fin de l’aparté

Un peu de culture

Lyon et sa basilique

L’histoire de la basilique qui domine la colline de Fourvière, de la statue de la Vierge Marie qui la coiffe et des illuminations du 8 décembre mérite d’être racontée.

A une époque où la médecine s’avérait impuissante à comprendre et à guérir les maladies d’origine virale, on avait l’habitude d’invoquer la protection des saints.

Depuis 1595, Lyon, par décision d’Henry IV, était gouverné par un Prévôt assisté de quatre échevins qui étaient l’équivalent de nos conseillers municipaux. Après l’épidémie de 1628 qui décima la moitié de la population, ceux-ci s’adressèrent à la Vierge Marie et l’implorèrent de protéger la ville. Ils furent entendus et, pour la remercier, s’engagèrent à monter chaque année en pèlerinage jusqu’au sommet de la colline de Fourvière où se trouvait la chapelle de la vierge afin de lui offrir un cierge de sept livres, un cour en cire sur lequel était gravé le blason de Lyon et un écu d’or.

Depuis le 8 septembre 1643, chaque année à cette date, une messe est célébrée en présence de l’archevêque et se termine par une bénédiction de la ville depuis l’esplanade de Fourvière. (le 8 septembre est la fête de la nativité de Marie ).

Dans les années 1850, on fit un deuxième vou, celui de réaliser une statue de la vierge plus imposante que l’on installerait au sommet de la chapelle de Marie, en haut de la colline de Fourvière afin qu’elle soit visible de tous. Cette statue en bronze fut réalisée par Fabisch, sculpteur d’origine polonaise et directeur de l’école des beaux-arts de Lyon. Elle mesurait 5,60 mètres de hauteur et était recouverte de feuilles d’or, issues de la fonte de bijoux offerts par les notables lyonnais.

L’inauguration de cette statue avait été prévue le 8 septembre 1852. Malheureusement, cette année-là, la Saône était en forte crue et l’atelier où elle était construite, envahi par les eaux. On reporta donc cette date au 8 décembre, fête de l’Immaculée Conception. Les Lyonnais descendirent spontanément dans la rue après avoir placé des centaines de lumignons à leurs fenêtres, illuminant ainsi toute la ville.

Le 8 octobre 1870, un troisième vou fut prononcé. Les Prussiens étaient à Dijon et menaçaient d’envahir Lyon. Depuis 1854, on pensait édifier une basilique au sommet de la colline de Fourvière ; ce fut l’occasion de confirmer ce vou et de s’engager à la construire si l’ennemi ne rentrait pas dans la ville. C’est ce qu’il advint. La construction commença en 1872 pour se terminer en 1896.

De nos jours, tous les Lyonnais peuvent admirer ce monument et cette statue, illuminée tous les soirs comme 267 autres sites de l’agglomération. Les « architectes lumières », en majorité issus de Lyon, sont aujourd’hui mondialement connus.

Lyon était peut-être destinée à être ville-lumière.

A l’époque Romaine, elle porte le nom de Lugdunum. Lug était le Dieu celte de la lumière et dunum voulait dire colline. Quoi de plus naturel que d’ériger une statue dorée de la Vierge au sommet de la colline des lumières pour qu’elle illumine Lyon de sa protection.

De Lugdunum, on est passé à Lugdon au moyen-âge, puis Luon, Lion au 16 ème siècle pour finir par Lyon à partir du 18 ème siècle.

Lyon est aussi le berceau du cinéma avec les frères Lumière.

Depuis 1980, sous l’impulsion de son maire, Michel Noir, les façades des immeubles ont été ravalées dans des couleurs ocres, les monuments ont été nettoyés de leur couche de crasse, le patrimoine architectural de la ville a été mis en valeur à travers le plan lumière. On a créé de nouveaux parkings qui sont de véritables ouvres d’art où les jeux de lumière n’ont pas été oubliés.

Le 8 décembre est désormais une date. Dès la tombée de la nuit, les lyonnais arpentent leur cité à la recherche de toutes les animations qui leur sont proposées. Ils s’émerveillent comme des enfants en découvrant les projections colorées qui transforment leurs monuments en décors de théâtre ; c’est « kitch » mais tellement ébouriffant que tous les visiteurs français et étrangers sont subjugués. Ils montent en pèlerinage jusqu’à la basilique et admirent, de l’esplanade qui surplombe la ville, les points de lumières qui s’étendent jusqu’à l’horizon.

Saint Bernard et ses riverains

Saint-Bernard est situé à 25 km au nord de Lyon, sur la rive gauche de la Saône, à la limite du département de l’Ain et du Rhône. Des fouilles archéologiques ont permis d’y localiser l’affrontement, en 56 avant notre ère, des troupes de Jules César et des Helvètes.

A cette époque, la localité portait le nom de « Spinosa » qui signifie colline aux épineux. Ce n’est qu’en 806 que Spinosa prit le nom de Saint-Barnard en hommage à celui qui y avait fondé un prieuré destiné à accueillir des Bénédictines. Au fil des siècles, le nom se transforma en Saint-Bernard.

A l’est, c’est la plaine de l’Ain qui commence avec, au loin, les étangs de la Dombes.

A l’ouest, passé la Saône , il y a une étroite bande de terre avant que ne s’élèvent les premiers contreforts des monts du Beaujolais.

Malgré la proximité de deux grandes métropoles, Lyon et Villefranche-sur-Saône, Saint-Bernard a su garder son aspect « village » avec sa petite église datant du XI e siècle, son château et son terrain de boules.

Le centre du village évoque encore le bourg fortifié qu’il fut autrefois avec ses ruelles, ses maisons flanquées d’escaliers abrupts et une vieille porte, vestige de remparts disparus. Les plus belles propriétés, anciennes auberges ou fermes restaurées, se situent en bord de Saône, le long du chemin de halage. Ce chemin, toujours en terre battue, a été le théâtre, au siècle dernier, d’une intense activité aujourd’hui disparue.

Dès les premiers chants du coq, les meneurs de bestiaux épanchaient leur soif et se rassasiaient à la terrasse de ces « bouis-bouis » avant d’aller chercher leurs bêtes qui avaient élu domicile dans les étables. Ils leur posaient un harnachement et y attachaient les cordes lancées par les bateliers qui, eux, couchaient à bord des péniches. A coup d’aiguillon et avec quelques flatteries, ils incitaient les bêtes à tirer les lourdes embarcations pour leur faire remonter le courant. Quand cela n’était pas suffisant, ils poussaient une « gueulante » où le patois et l’argot faisaient bon ménage pour rendre le message compréhensible aux seuls animaux à quatre pattes.

Ce temps-là est révolu. Tout a été réaménagé en chemin de promenade pour les citadins en mal d’oxygène. On y croise désormais des couples d’amoureux, légitimes ou illégitimes, des marcheurs, des joggeurs, des enfants en tricycle, des adeptes de la petite reine, des cavaliers ou des calèches tirées par des ânes.

De l’autre coté de la Saône , dans le département du Rhône, il y a deux zones bien distinctes.

  • En aval du pont qui enjambe la Saône , on trouve une grande étendue plate, inondable, où l’on puise, dans la nappe phréatique, l’eau potable pour les communes environnantes. Cet espace est planté de peupliers qui servent de matière première à la SEITA pour la fabrication des allumettes. Celles-ci sont encore prisées par de nombreux nostalgiques du passé qui aiment en sortir une de la boîte coulissante et la gratter contre la surface rugueuse. La magie opère à chaque fois quand le souffre prend feu et libère cette inimitable flammèche jaune et bleue qui ravit les jeunes enfants.
  • En amont du pont, la même étendue plane a fait l’objet de projets d’aménagements régulièrement revus et corrigés pendant ces vingt dernières années. A l’origine, on a commencé à la creuser pour obtenir des remblais destinés à surélever l’Autoroute du Soleil qui passe à proximité. Il s’en est suivi la création d’un grand lac intérieur, jouxtant la Saône , où un club nautique a vu le jour. Tout autour, les bâtisseurs des temps modernes ont régulièrement laissé libre cours à leur imagination. Parmi tous les projets envisagés, le plus pharaonique mérite d’être évoqué.

Toute l’Europe du Nord passant régulièrement dans cette région pour se rendre sur les plages de la Méditerranée , un visionnaire avait imaginé une immense zone de loisirs avec, en son centre, une tour du plaisir regroupant des attractions diverses et variées. Du restaurant panoramique qui coiffait son sommet, on pourrait apercevoir, par temps clair, les sommets enneigés des Alpes.

A la base de ce phallus, il avait imaginé deux dômes testiculaires.

  • Au sud, une zone tropicale avec un lagon, des palmiers, du sable blanc et des cocotiers ; quelques singes apprivoisés, deux perroquets et un crocodile empaillé. Comme à Vegas, il avait prévu un petit volcan entrant en éruption toutes les heures, des ventilateurs recréant la fiction d’une tornade et un système d’arrosage imitant l’arrivée de la mousson.
  • Au nord, c’était la zone polaire avec la banquise, les igloos et les ours blancs. On pouvait louer des traîneaux tirés par des chiens et affronter le blizzard, faire du canoë au milieu des icebergs ou pêcher le saumon après avoir creusé un trou dans la glace.

Heureusement ou malheureusement, ce délire avait été de courte durée et l’on en était revenu à une réalisation plus pragmatique mais néanmoins assez attractive : une sorte de petite Venise, version beaujolaise de Port-Grimaud avec de petits canaux intérieurs, un habitat personnalisé et un petit port de plaisance débouchant sur la Saône.

Une fois de plus, ce projet vient d’être abandonné ! .Et la nature garde ses droits.

Le château situé au centre du village est l’âme de Saint-Bernard. L’acte de vente le plus ancien que l’on a réussi à trouver a été établi en 1250 au profit de Guichard V de Beaujeu. Quelques siècles plus tard, il fut acquis par le peintre Maurice Utrillo, sa mère Suzanne Valadon et son compagnon Utter.

Ses peintures, inspirées de Saint-Bernard et de sa région, ornent désormais les musées les plus prestigieux de la planète et valent des fortunes alors qu’à l’époque, encore inconnu, il les échangeait péniblement contre une bonne bouteille de Beaujolais dans tous les bistrots du voisinage.

Le château avait ensuite été utilisé pour des réceptions avant de tomber en désuétude et en ruine. Pendant l’hiver 1996, la charpente vermoulue s’est effondrée, entraînant les tuiles et les zincs. Un linceul plastifié fut placé en catastrophe sur cette plaie béante pour éviter la gangrène complète de l’édifice et les Spinosiens prièrent pour qu’un sauveur leur soit envoyé.

L’homme providentiel se présenta sous l’apparence d’un amoureux des belles pierres, fiscaliste avisé et ami de faculté de Claire. Il se prit de passion pour cet édifice et remua ciel et terre pour rénover et embellir cette imposante bâtisse. Elle était désormais la fierté des villageois, accueillant des expositions, des concerts, des réceptions et figurant même dans le livre des records depuis 1998. La population avait en effet été mobilisée pour planter 200.000 bulbes dans le jardin qui l’entourait, ce qui permit, au printemps, de recueillir 100.000 jonquilles. Avec elles, on recréât sur l’un des murs d’enceinte du château une gigantesque fresque murale de 140m 2 recomposant un tableau peint par Utrillo.

Mais Saint Bernard, c’est aussi « Chez Bibet » Un restaurant qui régale ses hôtes depuis 1926 avec de la friture puisée dans la Saône. Je dis bien puisée et non pêchée car les propriétaires des restaurants ont remis en service les barques des années 60 munies, à l’avant, d’une potence inclinée supportant un grand filet tendu horizontalement sur un cadre de bois. Celui-ci est descendu sous la surface de l’eau avant d’être remonté, rempli d’éperlans et d’ablettes.

Sur l’autre rive, juste en face de Saint-Bernard, se trouve un autre restaurant que je me dois d’évoquer. Bernard, le patron du « Colombier » est un clone de Demis Roussos réduit à l’échelle 3/5 ème . La même bonhomie, le même sourire, la même voix douce et chantante pour vous recommander ses grenouilles de la Dombes , mijotées dans une huile persillée abondamment garnie d’ail. En dessert, il vous conseillera sa crème brûlée en public grâce au chalumeau paternel. Il le manie avec autant de dextérité que son père, plus connu sous le nom de Monsieur Jean quand il exerçait son métier de prothésiste dentaire au cabinet dentaire Ruphy.

Enfin la Saône possède, au niveau de Saint Bernard, une zone où le ski nautique est autorisée. Dès que les beaux jours arrivent, de nombreux bateaux viennent la sillonner, tirant inlassablement des adeptes du wake ou du mono. La famille Ruphy ne déroge pas à la règle et le Correct Craft Familial fait régulièrement entendre le bruit mélodieux de son V8.

Les Spinosiens sont une grande famille. Parmi les figures du village, citons pêle-mêle la buraliste maintes fois braquée, la disponibilité de notre épicier « Fabrice », notre jeune boulanger et son pain aux noix et raisins, notre salon de coiffure très tendance, nos joueurs de Boules qui, chaque fin de semaine, nous font la démonstration de leur art et notre cantonnier, Monsieur Thion, qui veille sur les espaces verts et sur notre bien-être.

Mille excuses à tous ceux que je ne cite pas mais qui font de ce village un lieu de villégiature très recherché.

Florine Asch est née à Strasbourg en 1968. Elle y étudie le dessin à l’Ecole des Arts Décoratifs. Aquarelliste, dessinatrice, Florine travaille depuis plusieurs années pour des marques prestigieuses à Paris et à l’étranger. Elle illustre de nombreux ouvrages, collabore à des magazines, dessine des décors de vaisselle et rapporte du monde entier des carnets de voyage qu’elle publie chez Flammarion.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Related Posts

La quête des portes

0 Comments

Tome 2 de la Trilogie Aurore Boréal - sortie en septembre 2006 RésuméExtraitsIllustrations Après avoir fondé un laboratoire destiné à fabriquer des produits luttant contre le vieillissement de l'organisme, Isabel Kruger fait de sa société une multinationale qui consacre une part importante de son budget à la recherche. A partir…

Le signe d’Amon

0 Comments

Tome 3 de la Trilogie Aurore Boréal - sortie en novembre 2008 RésuméExtraitsIllustrations Le dernier roman de la trilogie nous entraîne dans une double aventure : remonter dans le passé d'Alex afin de rechercher sa véritable identité et suivre la vie passionnée de Samir, jeune médecin qui, par dépit amoureux, commet…

Retour sur image

0 Comments

Nouveau roman sorti en 2022 RésuméExtraitsVidéoPresse Hilaire de Fenoil fraichement élu à la présidence de la République française et sa Première ministre souhaitent donner du baume au cœur aux familles dont l’un des leurs a disparu sans qu’aucune piste ait pu apporter de réponse. Lors de ces enquêtes, ils en…